Forces et faiblesses de l’I.A.A. française, vues par Transcapital
Transcapital, conseil français en rapprochements d’entreprises agroalimentaires et référence incontestée dans ce domaine, est à la fois immergé dans ce secteur d’activité, et témoin extérieur privilégié : VIF a demandé à Thierry Guérin, co-fondateur associé, et Xavier Boeri, associé, d’ouvrir les 5èmes journées Agrovif par un tableau d’ensemble de la profession.
Dans un premier temps, Transcapital dresse un tableau sans concession, basé sur quelques chiffres clés. Secteur certes important dans l’économie du pays, avec 10 000 entreprises totalisant 150 milliards de C.A., par 500 000 salariés. Mais secteur qui souffre. Part de l’alimentation dans les budgets des ménages passée en trente ans de 19,3 à 13,4 % ; marge brute en baisse constante, prise en étau entre la hausse des matières premières largement tirée par la demande mondiale, et des prix à la consommation quasi indexés sur l’inflation, la distribution profitant d’un rapport de force favorable pour préserver ses marges aux dépens des industriels. Conséquence : l’investissement fléchit, découragé actuellement par des retours sur investissement trop incertains. […]
Et pourtant… les atouts français sont remarquables : l’image du « label France » reste forte, son exceptionnel savoir-faire et sa culture culinaire sont reconnus ; la richesse de son offre et la souplesse de ses outils de production, incontestables, la rendent capable de s’adapter à la variété et la mobilité croissantes de la demande, notamment en produits santé / naturels / nomades. Dans la période actuelle les médias mettent en avant les thèmes de cuisine, de gastronomie et de nature. L’IAA peut donc vendre la qualité française en alimentaire comme les Allemands vendent la leur en automobile. […]